Chez Cavasso, on aime bien mettre notre grain de sel dans les adages. Cette fois, ce sera : "Qui veut aller loin, prépare sa monture avant de la ménager."
Parce que les courbatures sont désagréables pour le cheval et nuisent à la performance, nous avons pensé qu’un petit topo sur le fonctionnement musculaire du cheval ne serait pas un luxe.
Raideurs musculaires et courbatures ne sont pas l’apanage des chevaux de grand prix. Votre cheval est un athlète de haut niveau… quel que soit son niveau !
Les 3 règles d’or pour être au classement :
Le muscle est composé de fibres musculaires à contraction lente et à contraction rapide. Le type de fibres activées va varier en fonction du type d’effort demandé au cheval.
Les fibres musculaires à contraction lente, de couleur rouge, fortement vascularisées, sont utilisées pour fournir des efforts de longue haleine. Elles supportent la répétition de contractions peu intenses sur un temps long. Leur carburant est l’oxygène. On parle d’énergie aérobie.
Les fibres à contraction rapide, de couleur blanche, faiblement vascularisées, ont la capacité de produire un mouvement explosif, intense, sur un temps bref. Elles sont plus volumineuses et plus fortes. Elles travaillent en anaérobie c'est-à-dire sans oxygène et provoquent une fermentation lactique.
Un marathonien et un sprinter n’ont pas les mêmes besoins ! Plus la distance augmente, plus la voie aérobie est importante. À l’inverse, la part anaérobie diminue. Le développement du système musculaire doit donc être orienté selon la discipline.
Néanmoins, et quelle que soit la finalité, un cheval de sport aura besoin de développer sa musculature à deux vitesses pour pouvoir répondre aux enjeux de la compétition : l'endurance pour le cheval de complet comme la vitesse pour le sprint final en endurance.
Cas concret du cheval de CSO : il est soumis à des distances de compétition variant de 400 à 800 m, pour 8 à 20 sauts, à une vitesse de 330 à 500 m/min et pour une durée de 45 à 90 secondes. La voie métabolique aérobie est sollicitée pour le galop entre les obstacles et la voie anaérobie pour le saut en lui-même.
Vous, comme nous, avez entendu dire que l’acide lactique accumulé dans les muscles serait responsable des crampes, des courbatures et de la fatigue. Légende ou vérité scientifique ?
Le lactate produit par la contraction des fibres musculaires anaérobies subit un cycle de transformation qui permet au muscle de le réemployer en tant que source d’énergie. Il est ainsi recyclé en continu sous forme d’énergie disponible, le surplus étant éliminé par le sang.
Deux chevaux soumis à rude épreuve sur un même parcours vont cumuler une dose massive de lactate dans les muscles. À l’arrivée, l'un des deux peut montrer des signes de fatigue alors que l’autre est indemne. La surdose de lactate ne serait pas en cause. Elle serait seulement un marqueur de l’intensité de l’effort. Mais alors, d’où viennent les courbatures ?
Aussi vrai pour l’homme que pour le cheval :
D’une façon générale, les douleurs musculaires retardées se développent inévitablement, même chez le sportif très entraîné, lorsqu’il réalise un exercice inhabituel sollicitant de façon intense un groupe musculaire non entraîné à ce type d'exercice.
La force contractile d’un muscle résulte de l’enchaînement de nombreuses étapes neuromusculaires et métaboliques. Dès lors, il est impossible d’envisager une seule cause à la fatigue, aux crampes ou aux courbatures. Les facteurs sont trop nombreux, les interactions trop complexes.
Ce que l’on sait en revanche, c’est que l’entraînement joue un rôle majeur dans l’adaptation de l’organisme à l’effort demandé. Alterner le travail de fond et les exercices d’intensité aiguë (obstacle, sprint) prépare le cheval à tolérer les exigences de la compétition. Un entraînement régulier et des épreuves adaptées au niveau physique de l’animal sont vos meilleurs atouts pour limiter l’apparition de douleurs musculaires.
Bien préparer un cheval nécessite de construire un programme d’entraînement rigoureux : définir un objectif, réfléchir aux étapes intermédiaires, ajuster la charge de travail et la fréquence des séances.
Selon l’âge du cheval, sa complexion et l’ambition visée, le programme d’entraînement est construit sur 6 mois, un an ou davantage. Dans la pratique, il est nécessaire d’alterner les temps de travail et de repos.
Imaginer un calendrier de progression et structurer la semaine de travail sont des outils indispensables pour améliorer, dans sa globalité, la condition physique de votre athlète-cheval.
En concours comme à la maison, l’exercice doit être suivi d’un temps de récupération. Cette étape vise à régénérer la formidable mécanique du corps.
En selle, vous pouvez pratiquer la récupération active qui consiste à trotter ou marcher pendant quelques minutes en cherchant le calme et le relâchement. Parfois, deux à trois jours de repos consécutifs sont nécessaires pour réparer un organisme fatigué.
À l’écurie, le cheval peut bénéficier d’une récupération dite passive. C’est le temps du réconfort : stretching, massage, lampes chauffantes, application de produits de soin. L‘arsenal disponible est à la mesure des connaissances qui ne cessent de s’élargir.
En complément d’un entraînement approprié, l’alimentation joue un rôle essentiel. En effet, les différentes fibres musculaires ne puisent pas l’énergie à la même source.
Les fibres à contraction rapide se nourrissent d’amidon et de sucre qui fournissent des pics d’énergie élevés. Les fibres à contraction lente puisent leur vigueur dans les matières grasses et les fibres qui fournissent une énergie régulière et prolongée.
Un protocole d’entraînement qui ne s’appuierait pas sur un aliment choisi judicieusement ne saurait donner le résultat escompté.
Chez nous, les protocoles de soins sont adaptés à chaque athlète. Nous expérimentons et restons à l’écoute de l’animal pour prévenir les tensions et faciliter la récupération. Selon son âge, son métabolisme, sa nervosité et sa facilité à récupérer, nous adaptons les soins pré ou post concours.
Notre conseil : expérimentez et vérifiez la réponse de votre cheval.
La Poudre d’Algues Cavasso aide à prévenir les fatigues musculaires. Sylvain Benoit, groom de Gregory Wathelet, l’utilise de préférence en amont des compétitions pour recharger l’organisme en oligo-éléments avant l’effort. Cependant, elle est utile en retour d’épreuve lorsque le cheval a beaucoup transpiré, perdant du même coup une grande quantité de sels minéraux.
La Poudre d’Algues est particulièrement efficace sous la forme d’enveloppement complet, sur l’encolure, le dos, la croupe et les membres. Mais attention ! Comme la Boue autochauffante, la Poudre d’Algues est très riche en oligo-éléments.
Chez nous, les chevaux qui ont tendance à se tendre ou se durcir reçoivent un soin de boue autochauffante en amont du concours. Nous privilégions la décontraction et le confort avant l’effort. D’autant plus si le voyage est long. Pour d’autres, nous appliquons les cataplasmes au retour, à J+2 ou J+3. Si le cheval a bénéficié d’un enveloppement complet dans le mois, nous appliquons la boue autochauffante sur sa zone de faiblesse : l’encolure, le garrot, les lombaires ou ailleurs.
Pour en savoir plus sur les bienfaits de la chaleur, n’hésitez pas à consulter notre article : La chaleur au service d’un dos souple et d’un cheval disponible.
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